La posture de Yoga, pointe visible de l'iceberg

Août 2018

Et si les origines du Yoga remontaient à la nuit des temps ? Peut-être que cette discipline ancienne nous vient directement de Shiva, dieu ascète au tempérament de feu. De Krishna, incarnation divine de Vishnu.

Depuis sa naissance en Inde (ce pays immense où le sacré a toujours été au centre de tout), le Yoga a traversé les siècles. Il s'est enrichi, développé, il a été pratiqué en secret par des Yogis vivant en solitaire dans la montagne. Le Yoga s'est peu à peu dévoilé et révélé, à l'Inde et à l'Occident.

Mais que savons-nous vraiment du Yoga ? Peut-on résumer cette discipline à l'exécution de postures plus ou moins difficiles, taillées pour nous rendre plus heureux et moins anxieux ? La racine du mot Yoga, issu du Sanskrit, signifie "Union". Ce sens profond résume la quête de celui qui pratique le Yoga : se libérer de ses conditionnements afin de réaliser (faire l'expérience réelle) de l'union entre l'âme individuelle et l'âme universelle. La spiritualité n'est rien d'autre qu'un retour à la source.

Dans les Yoga Sutras (un texte de référence et vieux de plus de 2000 ans selon les sources), le sage indien Patanjali évoque les 8 étapes du Yoga qui nous permettent d'atteindre cette réalisation ultime, cet état d'éveil. Les "asanas" (postures) et le "pranayama" (travail sur le souffle) figurent respectivement en 3e et 4e place dans la progression. Et Patanjali donne une définition du Yoga : c'est l'arrêt de l'activité automatique du mental (les fameux vrittis). Car le mental est un animal capricieux et difficile à dompter !

Aujourd'hui, le Yoga est pratiqué par des millions de gens sur tous les continents et est en passe de devenir "la norme" pour être bien dans son corps et bien dans sa tête. Ce que l'on voit en premier lieu, ce sont les postures (en incluant aussi des inventions parfois vraiment farfelues). Pour certains, la posture est un exercice de style, un mélange d'étirements et d'assouplissements, pour d'autres une technique pour travailler sa concentration, ou une manière de rester en forme physiquement, pour d'autres encore c'est une étape inutile que l'on peut tout simplement skipper.

Pour moi, la posture n'est pas anodine ou inutile. Elle est même essentielle. Avec le temps et un peu de recul, j'ai beaucoup de gratitude pour la posture. Elle me guide, m'enseigne, me forge, me sculpte de l'intérieur. Je sens qu'elle vit en moi...à condition que je lui laisse de la place. La posture s'accompagne subtilement de plein de petits ajustements dans la vie, dans la manière de penser, de sentir, de développer son intuition, d'abandonner certaines choses, de faire l'expérience que quelque chose de plus grand et qui nous dépasse est en nous. Le chemin est long, sinueux parfois, et toujours "in progress" (comme la barre de notre explorateur Internet qui charge). Chaque asana, pratiquée avec une implication totale (corps, mental, souffle) nous ouvre la voie royale vers l'Union.